ISLAMABAD — La Cour suprême du Pakistan a prononcé mercredi l'inéligibilité du chef de l'opposition Nawaz Sharif, une décision qui pourrait raviver les tensions politiques dans un pays confronté à la montée de l'islamisme.
La Cour s'est également opposée à l'élection du frère de Nawaz Sharif, Shahbaz Sharif, à l'Assemblée de la province du Punjab, la plus importante du pays. Shahbaz Sharif va donc devoir abandonner sa fonction de chef du gouvernement provincial.
La Cour suprême examinait en appel une décision empêchant Nawaz Sharif de se présenter aux prochaines élections en raison d'une condamnation pénale antérieure. Elle étudiait également des suspicions d'irrégularités lors de l'élection de son frère Shahbaz au parlement provincial du Punjab.
Cette décision risque creuser un peu plus le fossé qui sépare Sharif, l'homme politique le plus populaire au Pakistan, et le gouvernement pro-occidental du président Asif Ali Zardari.
Nawaz Sharif, qui a déjà été deux fois Premier ministre du Pakistan, a accusé Zardari d'avoir manipulé la Cour pour écarter son principal rival. Il a également appelé les Pakistanais à se joindre aux manifestations le mois prochain des avocats, qui exigent une justice indépendante. Le mouvement des avocats, qui a débuté il y a plus de deux ans, a entraîné le départ de l'ancien président Pervez Musharraf.